LE MANAGEMENT DES CRISES
Appel à Communication
L’Unité de recherche RED (Recherche, Entreprise et Décisions), l’Association des Enseignants de l’Institut Supérieur de Gestion de Gabès (AEISGG), le laboratoire LARTIGE de l’Université de Sfax et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Sud Est (CCI-SE) organisent, avec le soutien de l’Université de Gabès et l’Institut Supérieur de Gestion de Gabès, le 15ème Colloque Scientifique International en Finance et Assurance "CSIFA XV" les 26, 27 et 28 Décembre 2020 à Djerba (Tunisie) dont le thème principal est : " LE MANAGEMENT DES CRISES "
En effet, avec la crise sanitaire actuelle due au virus Covid-19 et ses répercussions sur le monde socio-économique, il nous était difficile de ne pas se concentrer sur cette problématique. Ainsi, presque tous les pays du monde ont préféré la santé à l'Economie en recourant au confinement. Dans une seconde phase, ces pays devront alors entrer en récession, tous ensemble. Après cette crise sanitaire, c'est donc la crise économique qui nous attend et celle-ci n'a rien à voir avec celles de 1929 ou de 2008. Dans sa déclaration du 26 Mars 2020 au somment du G20 sur le covid-19, le secrétaire général de l’OCDE, Angel GURRÍA, a déclaré « De fait, il ressort de nos estimations les plus récentes que le confinement aura des répercussions directes sur des secteurs représentant jusqu’à un tiers du PIB des grandes Economies. Nous avons calculé que chaque mois de confinement nous fait perdre 2 points de pourcentage de croissance annuelle du PIB. Le secteur du tourisme à lui seul accuse une baisse de la production se situant entre 50% et 70% sur cette même période. Un grand nombre d’économies vont sombrer dans la récession. ». Pour la Tunisie, les prévisions du FMI pour notre Economie tablent sur un rétrécissement du PIB de 4,3% en 2020. Dans ce cas, ce sera une récession jamais vue depuis l’indépendance du pays en 1956. La crise aggravera les déséquilibres budgétaires déjà fortement marqués et créera des difficultés à divers niveaux et des besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements. La Tunisie devra connaitre une forte récession pour diverses raisons notamment parce que : - Nos principaux partenaires seront en récession, de plus, ils vont pratiquer le relocalisation de leur industrie, il y a émergence du souverainisme et baisse de la mondialisation ; - cette crise mondiale sera basée sur un effondrement des services ( commerce, transport, tourisme...) qui représente le secteur moteur de notre Economie ; - Aucune marge de manœuvre de notre gouvernement, peu de décisions volontaristes à attendre ; - très peu de possibilités d'actions de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) ; - Et surtout, la chute de l'économie informelle, seule bouffée d'oxygène de notre pays et qui nous sauve depuis 2008, peut avoir un effet désastreux sur l’équilibre social. Les décideurs, au niveau national et international, de notre avenir devront dire la vérité au gens.
La BCT, dans son communiqué du 10 avril 2020, « a souligné que la croissance de l’économie nationale devrait accuser une régression durant l’année en cours en raison de l’impact prononcé de la propagation de la pandémie sur le secteur touristique et les activités connexes, notamment le secteur du transport, ainsi que sur le secteur industriel affecté par le recul de la demande étrangère et les perturbations des chaines d’approvisionnement extérieur. Cette baisse concernera également les secteurs orientés vers la demande intérieure, en relation avec la poursuite du confinement sanitaire, outre les répercussions du climat actuel sur l’investissement et la consommation. Le Conseil a ajouté que l’ampleur du repli de la croissance reste tributaire de la rapidité de la maîtrise de la pandémie et de la portée de sa propagation. »
A plus court terme, la crise de la Covid-19 devrait entraîner une baisse de 46,4% du PIB tunisien au cours du 2e trimestre 2020 (avril à juin) ; le secteur industriel sera le plus durement touché (-52,7%), suivis par les services (-49%) et l’agriculture (-16,2%), selon une étude de l’ITCEQ publiée le 23 Mai 2020. Ces pertes sont le résultat du confinement général de 6 semaines, imposé par les autorités tunisiennes et coûte à l’économie tunisienne une perte en croissance estimée à 3,8% pour la durée d’un mois et à 11,6% pour une durée de 3 mois, estime l’étude de l’ITCEQ.
Selon cette étude élaborée en collaboration avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), le revenu des ménages tunisiens diminuera en moyenne de 2,9% à 8,6%.
La solution ?
Stratégiquement, les fondements économiques et sociales devraient évoluer, nos penseurs interrogeront le modèle socio-économique dominant et devraient être à l'affût de ses sauts futurs : quelles seront nos priorités ?
Pour le secrétaire général de l’OCDE : « L’ampleur et l’urgence de la situation exigent une action décisive et collective sur cinq fronts: 1.les citoyens et les travailleurs; 2.les entreprises, en particulier les PME; 3.les instruments macroéconomiques, en agissant sur les trois leviers(monétaire, budgétaire et structurel) dont disposent les pouvoirs publics; 4.les échanges: l’heure est venue de lever les restrictions commerciales en vigueur, notamment celles visant les importations de fournitures médicales tellement nécessaires; 5.les pays en développement et à faible revenu. Nous nous rallions à l’appel lancé par le FMI et la Banque mondiale. Nous devrions envisager une version décuplée de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). »
Au point de vue de l’entreprise qui nous intéresse précisément ici, les spécialistes évoquent plusieurs solutions et cherchent surtout à profiter de ce contexte pour initier une approche plus profonde. Si la réaction des pouvoirs publics a été remarquable de rapidité pour amoindrir les problèmes de liquidité des entreprises, nous sommes dans l’expectative d’une action de fond vis-à-vis des problèmes de structure et de solvabilité, et donc des besoins en capitaux propres auxquels le gouvernement et la BCT ne sont pas les mieux armés pour y remédier.
De façon plus managériale, on interroge les facteurs et les processus décisionnels et décisifs mis à notre disposition dans l’objectif de répondre à une série de questionnement, notamment : « une souveraineté économique à impacts social et écologique est-elle envisageable ?» ; « l’humain doit-il toujours primer même après la crise ? » ; « Quelle est et quelle sera la place de la fonction RSE en ce temps de crise et d’après crise ? » ; « La RSE est-elle une dynamique de relance durable pour une transition socio-écologique ?»…
La RSE est un levier d’action et de réaction face à la crise, selon les travaux de l’ORÉE : « l’épidémie du COVID 19 interroge notre modèle de développement et son impact social, environnemental et économique. Face à ce bouleversement, la RSE apparait plus que jamais comme un levier efficace pour une plus grande résilience de nos sociétés. Les entreprises, acteurs économiques incontournables de la transition vers un modèle plus soutenable, sont en première ligne de ce changement. La RSE est un outil stratégique majeur pour les guider…vers ses trois grandes priorités : Biodiversité & Économie, Économie circulaire et Reporting RSE/Ancrage local ».
A cet effet, le colloque scientifique CSIFA XV, se propose d’apporter, d’un coté, une lecture des propositions et des pratiques managériales qui impactent la sphère économique et financière de la Tunisie et d’ailleurs. D’un autre coté, nous tenterons de donner une cohérence à un ensemble de réflexions provenant d’acteurs socioprofessionnels diversifiés, tels que les managers, auditeurs, comptables, consultants & experts, gestionnaires mais aussi les chercheurs en sciences sociales, en sciences économiques et en sciences de gestion qui observent et parfois agissent avec des pratiques drivés par l’urgence.
- Le 23 Mai 2020
Dans la perspective d’une approche interdisciplinaire - en mobilisant des recherches notamment en Management, sciences de gestion, en finance ou en comptabilité, nous nous proposons d’évaluer et de fournir un certain nombre de propositions théoriques et pratiques, financières et managériales, aux différents acteurs économiques afin de participer à la résolution de la crise actuelle et à la transition vers une zone de calme.
Dans le carrefour de ces disciplines et dans la suite du colloque CSIFA des dernières années, le colloque «LE MANAGEMENT DES CRISES» propose les axes de recherches, non limitatifs, suivants :
- Les crises, La COVID19
- L’éthique et La responsabilité sociale des entreprises,
- La souveraineté économique et le souverainisme,
- La performance des entreprises, liquidité et solvabilité,
- Les marchés, les échanges et la mondialisation,
- Faillites et procédures collectives,
- L’évasion et la fraude fiscales,
- La bonne Gouvernance, normalisation et la création de valeur,
- difficultés et restructuration des organisations,
- Manipulations comptables et financières,
- Audit et transparence financière,
- reporting RSE et intégré,
- Pérennité et innovation,
- Transparence des Etats financiers,
- Volatilité des marchés financiers,
- Systèmes bancaires,
- Résilience, micro finance,
- Transition socio écologique, ESS et Economie circulaire,
- Digitalisation de l'entreprise et de l'Economie,
- Croissance économique et développement,
Nous serons très heureux de vous inviter à participer activement à ce prochain colloque dans le but d’échanger et de partager nos réflexions, nos pratiques et nos questionnements de recherche. Les organisateurs prévoient la tenue du colloque on line si les autorités maintiennent la distanciation sociale en décembre pour cause de nécessités sanitaires.
Cet appel invite à des communications en français, en arabe ou en anglais à partir de recherches universitaires ou professionnelles, et s’adresse aux chercheurs, mais aussi aux professionnels ou membres d’institutions et d'organisations concernées par la thématique. Les communications de jeunes chercheurs (inscrits en masters et doctorants) sont particulièrement les bienvenues. Le colloque CSIFA XV décide d’organiser un concours de la meilleure communication présentée, intitulé « Best Paper 2020 ».
PUBLICATION
Les articles des communications orales reliés au thème de l'édition 2020 seront publiés dans un ouvrage "les actes du colloque CSIFA" (publication avec ISBN). Les auteurs des meilleurs articles seront invités à soumettre une version révisée de leurs articles pour être publiés dans la revue scientifique impactée MANAGEMENT & SCIENCES SOCIALES ou dans le Journal of Academic Finance